De pervers à héros, la rédemption façon Mushoku Tensei
Crédits : Studio Bind

De pervers à héros, la rédemption façon Mushoku Tensei

Adapter un light novel vieux de 11 ans considéré comme étant celui ayant posé les bases du genre isekai est un challenge qui aurait fait frémir plus d’un studio d’animation, mais pas Studio Bind. Créé spécialement afin de réaliser Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation en 2021, leur travail fut largement acclamé par la critique et signe l’une des œuvres les plus abouties du genre. Nouvelle plongée dans un monde parallèle avec le Mag’ison en guise de guide privé pour que vous ne ratiez rien de ce que cet anime peut vous offrir !

À l’origine, Mushoku Tensei est une websérie littéraire japonaise écrite par Rifujin na Magonote entre 2012 et 2015 et publiée à l’époque sur un site de publication de romans. Un an seulement après sa création, ce projet séduit tellement des chasseurs de talents qu’il reçoit une adaptation en light novel dans la collection MF Books avec l’artiste Siro Taka aux illustrations avant de recevoir plus tard une adaptation en manga. La consécration arrive en 2021 lorsque les deux parties de la première saison de son anime sortent entre le début et la fin de l’année. Cette fameuse histoire raconte donc les aventures d’un Japonais de 34 ans qui ne fait absolument rien pour prendre sa vie en main et qui est perçu aux yeux de tous comme un loser. Un jour, alors qu’il sauve in extremis des enfants d’un accident de voiture, c’est lui qui finit renversé. Cependant, lui qui pensait ne plus jamais se réveiller reprend connaissance dans la peau de Rudeus Greyrat, un jeune homme talentueux vivant dans un monde rempli de magie. Embrassant pleinement cette réincarnation comme l’opportunité de prendre un nouveau départ, Rudeus va tout faire pour évoluer dans son nouvel environnement.

Cet anime est un véritable générateur d’émotions contraires. D’abord, on est émerveillé par la découverte que vit Rudeus du monde qui l’entoure, le voir tracer son chemin dans l’apprentissage de la magie et être témoin du talent qu’il a. Cependant, on est aussi par moment dégoûtés par lui chaque fois que le récit nous rappelle à quel point il a agi comme une mauvaise personne pendant des années. De plus, son côté lourd et pervers peut être très rebutant, surtout dans les premiers épisodes où il est très présent. Cependant, là où de nombreux autres récits auraient simplement continué à tirer sur l’ambulance, Mushoku Tensei va préférer revenir en profondeur sur le passé humain de Rudeus pour tenter de nous expliquer pourquoi est-ce qu’il agit parfois de la façon avec laquelle il le fait. Les épisodes mettront en lumière à quel point les problèmes que subissent les hikikomori, rejetés de la société et autres souffre-douleurs peuvent les affecter durablement. De plus, le héros n’est pas le seul à être doté d’un développement efficace puisque les autres personnages du show, même les plus clichés (le tas de muscles, la tsundere, le mystérieux, etc) bénéficient d’un traitement intéressant. Le fait d’approfondir la personnalité de tous ces héros nous permet de plus nous y attacher et de rendre le monde dans lequel ils évoluent plus crédible. Le tout enveloppé par une bande-son des plus entraînantes aux accents médiévaux et celtiques qui nous transportent à une autre époque ! Sans compter l’animation très fluide et colorée qui parvient à mettre en scène des combats épiques qui sont de véritables spectacles à voir !

Au Japon, le taux de NEET (personnes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formations) dans la population est d’environ 5 % chez la tranche des 15 à 34 ans, ce qui est énorme. À travers Mushoku Tensei, l’auteur Rifujin na Magonote signe aussi une œuvre engagée qui montre les dérives et les failles du système nippon. Un isekai qui sort des sentiers battus et qui montre au monde à quoi peut ressembler une véritable deuxième chance.

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