Dans le monde de Great Teacher Onizuka (GTO), rares sont les personnages aussi inoubliables qu’Hiroshi Uchiyamada, le vice-principal psychorigide de l’Académie Kissho. Depuis ses débuts, Uchiyamada incarne la figure de l’autorité inflexible, opposé aux méthodes déjantées et non conventionnelles du phénomène Eikichi Onizuka. Ce contraste entre les deux personnages ne fait qu’accentuer le comique des situations et le décalage entre leur vision du monde. Pour Uchiyamada, la discipline est une vocation, voire une religion, tandis que pour Onizuka, chaque journée est une nouvelle occasion de défier les règles. en exclusivité sur le Mag’ison, un portrait du plus célèbre des professeurs chauves nippon !
Issu d’un milieu rural, Uchiyamada a gravi les échelons académiques jusqu’à devenir vice-principal, symbole d’une réussite basée sur la rigueur et le respect des normes. Cependant, derrière cette façade stricte, l’homme est rempli de contradictions. Chez lui, il est souvent ignoré par sa famille, qui ne semble attacher de l’importance qu’à son salaire et qui révèle en fait un quotidien empreint de solitude. Uchiyamada aspire à une reconnaissance et un respect qu’il peine à obtenir, et ce besoin de validation s’exprime, de manière ironique, à travers sa relation avec sa voiture, sa sacro-sainte Cresta. Pour le cinquantenaire, sa Toyota Cresta est quasi élevée au rang de divinité ! Elle est son étoile, le symbole de son statut et de son besoin d’être respecté. Malheureusement, cette voiture subit le même sort que ses ambitions : elle est constamment détruite, généralement à cause des excès d’Onizuka et de ses élèves. Au fil de la série, le nombre de fois où cette voiture est démolie frôle le ridicule, et l’on en vient à penser que l’enseignant est maudit !
La confrontation entre Uchiyamada et Onizuka incarne le cœur du comique et du drame de GTO. Alors qu’Uchiyamada voit le monde à travers le prisme des règles et de l’ordre, Onizuka préfère improviser, refusant de se laisser enfermer par les conventions. Cette opposition aboutit à des scènes mémorables où Uchiyamada, face à l’insouciance presque naïve d’Onizuka, ne sait plus comment réagir. Chaque tentative pour imposer son autorité est un échec cuisant, accentuant le ridicule de ses efforts. À travers cette lutte acharnée pour la « discipline », Fujisawa, le créateur de GTO, nous offre une critique du système éducatif japonais et de son attachement rigide à la hiérarchie et aux traditions. Cependant, rien n’est figé et même le format de l’école et les personnages peuvent changer. Vers la fin de GTO, Uchiyamada connaît une évolution notable. Dans certaines situations critiques, il commence à percevoir les qualités d’Onizuka et, bien que cela lui coûte, admet que ce dernier a parfois raison.
Avec le récent spin-off, GTU: Ikari no Death Yamada, Uchiyamada se retrouve propulsé à nouveau sous le feu des projecteurs dans un Tokyo nocturne et chaotique, à la recherche d’une élève disparue dans le quartier de Kabukicho. Ce manga, paru sur Comiplex en octobre 2024, offre une nouvelle perspective sur Uchiyamada, cette fois-ci perdu dans un univers qui échappe à tout ce qu’il connaît. Kabukicho, avec son atmosphère électrique, représente tout ce qu’Uchiyamada redoute, le confrontant à ses propres limites et à ses peurs. Le Mag’ison est impatient de découvrir les nouvelles péripéties de ce personnage culte, qui, malgré ses défauts, reste attachant et profondément humain !