Heidi, de l’icône en Suisse à la star au Japon
Crédits : animetrip.net - Heidi

Heidi, de l’icône en Suisse à la star au Japon

Lorsque vous pensez à la Suisse parfois aussi surnommée “le Château d’eau de l’Europe”, quelle image vient à votre esprit ? De délicieux chocolats fondants ? Des troupeaux de vache gambadant dans les prairies alpines avec une cloche autour du cou ? Peut-être à des habitants pratiquant le yodel en haut du montagne ? En tout cas pour les japonais, les choses sont simples : Suisse va de paire avec Heidi ! Le pays du soleil voue en effet depuis les années 70 une profonde admiration pour cette petite héroïne de fiction et c’est l’histoire que s’apprête à vous raconter le Mag’ison. A la-i-la A la-i-oh !

À l’origine, Heidi est un roman en deux parties écrit par la suisse Johanna Spyri dont le premier tome est sorti en 1880 et le second en 1881. Ce désormais classique de la littérature jeunesse se déroule dans les Alpes suisses au XIXe siècle et nous fait découvrir une fillette appelée Heidi. Orpheline, elle est élevée par sa tante Dete. Un beau jour, cette dernière décide d’envoyer sa petite fille dans les montagnes pour qu’elle rencontre son grand-père puisque c’est là-bas qu’il habite. Vieillard misanthrope et solitaire habitué à aucune autre compagnie que celle de son chien, l’arrivée inattendue de sa petite fille va bouleverser sa vie. Quant à l’héroïne haute comme trois pommes, elle se fait de nombreux nouveaux amis et découvre la magie des montagnes. Il aura fallu attendre un peu moins d’un siècle en 1974 pour que ce livre soit adapté en une série d’animation de 52 épisodes, le tout produit par le studio Zuiyo Eizo (plus tard Nippon Animation). Ce programme fut réalisé dans le cadre du projet World Masterpiece Theater visant à adapter les plus grands classiques de la littérature pour enfants. Mais alors, pour quelles raisons cet anime nippo-helvétique a-t-il été gratifié d’un tel succès au japon ?

D’une part, le cadre de vie dans lequel évolue Heidi se rapproche de l’idéal de ce que recherchaient la plupart des japonais à l’époque. À la sortie de son premier épisode, cela ne faisait même pas 30 ans que la seconde guerre mondiale s’était achevée et dans les esprits planent encore la monstruosité des nouvelles technologies ou la pression psychologique du conflit. À l’opposé, l’héroïne vit des aventures dans un environnement anti-moderne resté entièrement naturel qui brille par son réalisme. Il faut dire que derrière ce travail se trouve Isao Takahata à la réalisation tandis que le layout a été confié aux soins de Hayao Miyazaki. Ces deux légendes de l’animation se sont rendus en Suisse afin de collecter des informations sur le mode de vie des habitants, des traditions, faire des croquis, prendre des photos…  Le tout dans le but d’apporter une solidité graphique au projet et d’amener une narration authentique hautement inspirée des Suisses ayant vécu dans les alpages. D’autre part, Heidi a été pensée pour être une protagoniste qu’on ne peut que chérir : inspirant de la compassion de par son statut d’orpheline, elle possède un cœur pur et pose sur le monde un regard candide. Heidi permit d’ouvrir la porte à beaucoup plus de projets d’anime à gros budget car il prouva par son succès international (traduit en près de 20 langues différentes) que les séries d’animations nipponnes pouvaient toucher un public très large.

Heidi a une place si spéciale dans le cœur des japonais qu’un parc lui est même dédié. Baptisé Hokuto, ce village reproduit le cadre et l’architecture du lieu de vie de l’héroïne. Avec ses champs de tulipes, de roses, de tournesols et les milliers de lumières qui viennent illuminer ses habitations pendant la période de Noël, les visiteurs ont la promesse de passer un moment hors du temps dans l’âme de l’anime.

Heidi, une rencontre réussie des cultures suisses et japonaise remplie de tendresse !

 

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