I Kill Giants, une jeune fille perdue !
Crédit photo : wall.alphacoders.com/IKillGiants

I Kill Giants, une jeune fille perdue !

Connaissez-vous Barbara Thorson ? Si ce n’est pas le cas, son histoire devrait vous émouvoir. Cette jeune collégienne héroïne de l’œuvre I Kill Giants, un mélange explosif entre mangas et comics américains, n’a peur de rien et n’a pas sa langue dans sa poche. Mais malgré les apparences, elle est affectée par une vie de famille chaotique. Pourquoi porte-t-elle toujours un marteau de guerre nordique et qui sont ces mystérieux géants qu’elle prétend tuer en guise de travail ? Angoissée, elle est convaincue qu’elle seule est capable de les arrêter. Serait-il possible qu’elle dise la vérité ? Retour aujourd’hui sur le récit de cette fille qui lutte pour combattre ses démons…

À l’origine de ce manga hybride, un duo brillant s’est formé à commencer par le scénariste américain Joe Kelly. La carrière de celui-ci est prestigieuse comme en témoigne sa participation au Stan-hattan Project lancé par le célèbre éditeur James Felder qui visait à former les futurs grands pontes des scénaristes pour Marvel Comics. Sa rigueur et son talent lui ont offert l’opportunité de tenir les rênes de plusieurs séries mensuelles phares comme Deadpool, Daredevil ou encore X-Men. De l’autre côté, nous avons Ken Niimura, de son vrai nom José María Ken Niimura del Barrio. Auteur de bande-dessinée d’origine hispano-japonaise, il sortait tout juste d’une école d’Arts lorsqu’il a accepté de suivre Joe en tant que dessinateur dans son aventure de projet indépendant, amenant à I Kill Giants publié en 2008 aux éditions HiComics qui a reçu l’ovation du public.

Cette œuvre est la parfaite fusion des racines des auteurs. On pourrait croire que l’héroïne sort tout droit d’un manga de par sa détermination, son côté rentre-dedans ou son aspect comique, et le choix esthétique des dessins en noir et blanc évoque aussi les influences asiatiques de Niimura. Tout cela a naturellement contribué à ce que I Kill Giants soit publié au Japon juste après son édition américaine. Quant à l’histoire aux accents grandioses et l’omniprésence de cette notion de héros où Barbara est la seule personne capable de protéger la Terre des Géants, cela évoque aisément les grands héros américains croulant sous les responsabilités et aux destins exceptionnels. Le gigantisme est parfaitement retranscrit et le lecteur ressent à quel point l’héroïne paraît minuscule face aux colosses tellement imposants qu’ils semblent déborder des cases. On ne cesse de se demander comment notre héroïne frêle bien que téméraire parviendra à éradiquer la Terre de ces créatures.

Si on s’arrête au titre et à la couverture, on pourrait penser que cette histoire n’est qu’un simple récit d’aventures, mais c’est loin d’être le cas. En effet, la thématique principale abordée est celle de la mort et plus particulièrement du rapport des enfants à la mort. Sans trop en dévoiler, il est certain que l’histoire résonne avec plus de force en ceux ayant perdu un proche, imageant ces mécanismes de défenses qui apparaissent à la suite d’un drame, nous poussant parfois à nous enfermer dans notre imagination afin de mieux supporter la réalité. 

Un album où la frontière entre le réel et l’imaginaire est très fine et dans lequel Barbara parvient à nous bouleverser en partageant son histoire, ses espoirs, ses peines et ses doutes.

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