À moins d’avoir passé l’année 2021 coupé(e) du monde dans la salle de l’esprit et du temps, il est impossible que vous n’ayez pas entendu parler de Jujutsu Kaisen, la série manga la plus vendue de l’année au Japon devant les ouragans Demon Slayer et Tokyo Revengers. Avec près de 31 millions d’exemplaires écoulés, l’œuvre de Gege Akutami a également trouvé grâce auprès du grand public avec l’adaptation de sa première saison en anime qui a cartonné entre octobre 2020 et mars 2021. Enfilons tout de suite nos tenues d’exorcistes et découvrons quelle sorcellerie se cache derrière ce succès…
Pour rafraîchir la mémoire à ceux qui auraient été enfermés dans une boîte à l’image de Sukuna, Jujutsu Kaisen nous fait suivre le quotidien de Yuji Itadori, un lycéen comme les autres à l’exception qu’il possède des capacités physiques extraordinaires. Mais sa vie banale est chamboulée lorsque Megumi Fushiguro, un exorciste à la recherche d’une relique très dangereuse, fait irruption dans sa vie. Les problèmes s’enchaînent rapidement et un fléau (une sorte d’esprit corrompu composé d’énergie occulte) les attaque. Au bord du précipice de la défaite, Yuji avale l’ancienne relique sans se douter des conséquences désastreuses de cet acte. En effet, il est à présent habité par Sukuna, un démon considéré comme le roi des fléaux. Condamné à mort par les exorcistes, Yuji doit alors trouver et ingurgiter tous les doigts de Sukuna afin de protéger le monde de cette menace et ainsi obtenir la clémence des exorcistes…
D’une part, le manga reprend des codes assez classiques du shōnen mais ne tombe pas pour autant dans les clichés du genre et tire son épingle du jeu sur différents points. En premier lieu, on peut évoquer son univers sombre proche de la Dark Fantasy avec la menace des fléaux omniprésente et les exorcistes constamment en danger. Ce côté oppressant pour les lecteurs présent dès le début de la série fait que Jujutsu Kaisen se démarque de beaucoup d’autres œuvres dans lesquelles il faut souvent attendre longtemps pour qu’un semblant de menace commence à se faire sentir.
D’autre part, l’auteur semble avoir un don pour créer des personnages charismatiques comme le seul et l’unique Satoru Gōjo. On ne compte les fanart qu’il a inspirés ou toutes les fois où il s’est immiscé au cœur des discussions des fans. Certes, il a un physique avantageux, une touffe de cheveux blancs hérissés et des yeux bleus et brillants, mais il est loin de se réduire à cela. Son côté décontracté et mentor impliqué à l’image de Kakashi font de lui un personnage drôle et rassurant sur lequel les héros peuvent compter et que les lecteurs ont envie de suivre. Avec des cas comme Kirua de Hunter X Hunter, Gintoki de Gintama, ou Ken de Tokyo Ghoul, c’est à se demander s’il faut avoir les cheveux blancs pour avoir la cote !
Mais surtout, derrière son air tranquille et son attitude désinvolte se cache un véritable monstre de puissance à l’origine des affrontements les plus épiques du manga ! Des combats qui se révèlent d’ailleurs ingénieux et originaux avec le concept de « l’extension du territoire » permettant de matérialiser l’espace vital des combattants. Et souvent, l’horreur est au rendez-vous avec ces mini univers glauques.
Jujutsu Kaisen est un manga intergénérationnel qui séduira autant les amateurs de shōnen et de seinen pour son côté plus sombre, alors n’hésitez pas à tenter l’expérience ! Extension du territoire : Sphère de l’espace infini !