La rencontre d’un génie d’Hollywood et d’un manga !
Crédits : chacuncherchesonfilm.fr - amer-beton

La rencontre d’un génie d’Hollywood et d’un manga !

En 2006 sortait Amer Béton, un film d’animation japonais si atypique qu’il est difficile de le ranger dans une catégorie car il possède une âme à la fois nippone et américaine. Le Mag’ison vous propose de (re)découvrir cette œuvre unique considérée encore aujourd’hui comme une pépite dans le monde de l’animation, et vous allez vite comprendre pourquoi…

L’une des clés pour analyser ce succès se trouve du côté de Michael Arias, le réalisateur de ce long-métrage qui est sans aucun doute le plus japonais des américains ! Bien qu’il soit né en 1968 en Californie du sud, il vit depuis ses 24 ans à Tokyo où il a emménagé et bâtit sa vie lui qui est un passionné d’animation. Cet artiste précoce et petit prodige d’Hollywood impressionne déjà alors qu’il n’a même pas encore 20 ans et qu’il travaille déjà en tant que technicien des effets spéciaux sur le film Abyss réalisé par James Cameron. Ses recherches le conduisent à créer un programme d’animation baptisé « Toon Shaders » qui va révolutionner la manière de travailler des animateurs pour s’occuper de certains détails. Cette découverte et ses compétences vont lui valoir d’être courtisé par des géants de l’animation tels que les studios Ghibli qu’il va rejoindre un temps pour participer à la production de Princesse Mononoké. En outre, il fut également dans le cœur de l’équipe qui créa Animatrix, une série de films d’animation américano-japonais approfondissant l’univers de Matrix réalisée par le géant américain Warner Bros. et le studio japonais Madhouse. Mais alors, comment en est-on arrivé à Amer Béton ?

Il se trouve que ce dernier est un manga en trois tomes écrit par Taiyō Matsumoto publié entre 1993 et 1994 et sur lequel Michael Arias va tomber par hasard. Immédiatement séduit, il va se donner l’objectif d’adapter cette œuvre coûte que coûte et s’entoure d’une équipe d’animateurs free-lance travaillant au studio 4 °C. Ce projet de longue haleine se concrétise finalement en 2006, faisant de l’américain le tout premier réalisateur non-japonais à avoir réalisé un film d’animation au Japon ! Pour en revenir au long-métrage, il narre les aventures de Shiro et Kuro, deux orphelins qui sèment la pagaille et font la loi dans les rues de Takara à Trésorville. Surnommés « les chats » à cause leur agilité et de leur caractère insaisissable, ils s’amusent sans se soucier du danger en vivant au jour le jour. Cependant, tout bascule lorsqu’un puissant Yakuza décide de refaçonner la ville à son image et d’éliminer les nuisibles qui pourraient se mettre en travers de son chemin. Vous l’aurez compris, les deux amis sont pris pour cibles d’autant plus qu’ils auront fort à faire pour lutter contre leurs démons intérieurs…

Véritable claque visuelle des années 2000, cette œuvre présente une animation colorée et fluide. Trésorville le lieu où se déroule l’histoire a été réalisé en 3D avec une foule de détails millimétrés et à son sujet, le réalisateur déclare qu’il voulait que la ville soit semblable à une peinture vue de l’intérieur et qu’elle paraisse vivante. Pour nous immerger dans le film et nous tenir en haleine, une grande variété de plan ont été adoptées de même qu’un montage très dynamique qui nous évoquent ce qui se fait de mieux en termes de superproductions hollywoodiennes ! Le tandem de héros est très complémentaire, Shiro étant innocent et rêveur tandis que Kuro est plus quelqu’un de sombre et violent. Leur séparation à un moment clé de l’histoire va faire basculer leur personnalité et nous plonger dans l’intimité de leurs angoisses les plus extrêmes. Par exemple lorsque Kuro se retrouve confronté à son double maléfique, l’environnement qui l’entoure devient sombre, déformé. Sur fond de réflexions philosophiques et poétiques, le monde onirique et le monde réel se mélangent souvent et accentuent l’atmosphère mystérieuse qui plane pendant notre visionnage.

Une chose est sûre, en bien ou en mal, Amer Béton ne vous laissera pas indifférent !

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