En plein cœur de la Californie, Jonathanland est une ville vivante où chaque coin de rue raconte une histoire, et où les héros locaux ne sont pas oubliés. Les écoles johnlandaises participent d’ailleurs activement à ce devoir de mémoire en incluant dans leurs programmes des exercices spécifiques qu’ils demandent à leurs élèves de faire. Parmi ces devoirs les plus courants figure le traditionnel exposé sur un homme ou une femme célèbre ayant marqué l’histoire de la ville. Colin Ewing, 10 ans, fait partie de ces jeunes qui doivent actuellement faire ce travail. Sur les conseils de sa mère, il choisit de faire une présentation sur l’ancienne pin-up Shelly Gold. Notre envoyé spécial a suivi ce garçon et sa mère au fil de leur recherche pour découvrir la vie de cette star d’autrefois.
C’est par un doux samedi matin que le périple commence et que Colin, accompagné de sa mère qui n’est autre que Élise Ewing, la styliste la plus renommée de Jonathanland et créatrice de la marque Madison Color, se rendent à la bibliothèque de la municipalité, plongeant dans les archives pour percer les mystères de la légende locale Shelly Gold. En ouvrant les pages d’un premier livre poussiéreux qui présentait les spectacles qui se tenaient dans la ville dans les années 1940, les premiers mots qui sortirent de l’innocent Colin étaient assez explicites : “Qu’elle est belle !”
Sur cette page, il y avait un ancien flyer avec en guise de titre :
“Show spécial de 21h à 23h, venez découvrir tout droit sortie des océans la sublime Shelly Gold, en représentation exclusive chez The Enchanted Mermaid”.
En plein milieu de l’affiche se trouvait le cliché de celle qui avait fait échapper ces mots de la bouche du jeune Ewing : la fameuse Shelly Gold. Du haut de son mètre 76, avec ses longs cheveux châtains, ses longues jambes et ses yeux bleus hypnotisants, cette métisse attirait les cœurs dans ses filets sans avoir à lever un seul de ses doigts manucurés. En tournant les pages, le johnlandais trouva une biographie expliquant que Shelly était née en 1920 et qu’elle possédait de nombreuses origines puisque sa mère était d’origine camerounaise et italienne tandis que son père était un afro-américain. Sur son visage, on pouvait lire sa fierté car comme Shelly, sa mère Élise Ewing avait des racines camerounaise et italienne et de cette façon, Colin devait se sentir connecté à la pin-up. Intrigué par cette femme à la beauté troublante, Colin ne put s’empêcher de rougir et un peu gêné, il demanda à sa mère si elle pouvait lui donner une ancienne revue de John News qui se trouvait sur une étagère en hauteur. Celle-ci exauça son souhait et il se trouva que c’était une édition spéciale consacrée à la célébrité croissante de Shelly ! À l’intérieur, on apprenait que la belle johnlandaise avait été repérée par un dénicheur de talents appelé Robert Panpy qui la fit signer avec son agence Black Pearl. Shelly devint mannequin, pin-up, et chanteuse au cabaret The Enchanting Mermaid et elle obtint un succès immédiat, recevant des centaines de lettres d’admirateurs. Ses photos étaient considérées comme des trésors par les marins qui partaient en guerre. Apparemment, elle vécut une grande histoire d’amour avec un certain Esteban Moreno, un marin hispanique. Le fils d’Élise fut aussi heureux d’apprendre que de son vivant, Shelly était également une grande défenseuse des droits des noirs à Jonathanland. Au sommet de sa carrière de pin-up, elle décida de prendre sa retraite à 43 ans pour se consacrer à son engagement envers l’égalité et la justice qui fit d’elle une figure centrale dans la lutte pour les droits civiques de la communauté noire à Jonathanland.
À la fin de la journée, Colin a pu rentrer chez lui des étoiles dorées dans les yeux mais surtout, des idées plein la tête pour son exposé. À notre micro, il nous a confié son objectif : faire découvrir à tous ses copains et copines de classe l’histoire de Shelly Gold qu’il trouve captivante. Sur la mer et sur la Terre, le riche héritage de Shelly Gold ne semble pas prêt de s’éteindre !