Entre les “Émilie Noë” quelques fois ou les “Emelyne”, Marie Noëlle Neveu a utilisé de nombreux pseudonymes dans sa carrière, mais au final, même si l’on pouvait avoir un doute quant à quel était son bon nom, il n’y avait plus aucune chance de se tromper quand on entendait sa voix ! Interprète de chansons très populaires produites par AB Disques et de génériques d’animes, elle laisse derrière elle, après son décès le 16 octobre 2021, le souvenir d’une femme humble et talentueuse. Entre hits et vie secrète, découvrez le parcours de cette artiste !
C’est au réveillon de Noël de 1951 que Marie-Noëlle Neveu choisit de naître dans un foyer dans lequel résonnent des chansons de toutes sortes. Et pour cause, elle est issue d’une famille de musiciens, ce qui la prédestinait sûrement à ses futures activités. Ses talents lui valent une première apparition télévisée remarquée aux côtés de Michel Polnareff, et à partir de là, la machine est lancée ! Repérée très tôt, elle enregistre son premier titre C’est comme un… C’est comme une… en 1968 qui sort chez Polydor. Elle va passer la décennie suivante à interpréter des chansons folk jusqu’à ce qu’elle rencontre un groupe de personnes déterminantes qui allaient faire prendre à sa carrière un nouveau tournant : le producteur, scénariste, parolier et compositeur Jean-Luc Azoulay, l’entrepreneur de l’audiovisuel Claude Berda et le compositeur et chef d’orchestre Gérard Salesses. Ces trois hommes importants vont être séduits par le potentiel de la jeune artiste et vont décider de lui signer une chanson intitulée Souviens-toi qui s’avère être un succès. Après ce single qu’elle a enregistré sous le pseudo d’Emilie Noë, elle poursuit sa carrière dans les musiques de films, tels que “Le Témoin” du réalisateur Jean-Pierre Mocky, et dans des publicités.
Bien que Marie-Noëlle Neveu faisait l’unanimité partout où elle passait, ce sont ses années passées dans la bande du Club Dorothée qui lui permirent de briller le plus. Le début de cette aventure intervint en 1980 lorsque Jean-Luc Azoulay lui demande de faire les chœurs pour le spectacle de Dorothée intitulé Pour faire une chanson. Un peu plus tard, elle commença à chanter des génériques de séries d’animation venues tout droit du Japon.
“Georgie, Georgie, tu détiens un grand secret… Georgie, Georgie, celui du petit bracelet !”
En effet, en 1988, c’est à Marie-Noëlle Neveu que l’on doit l’introduction de Georgie devenue culte en France. Son refrain mélodieux et entraînant qui reste en tête a largement contribué au succès de l’anime dans l’Hexagone et figure encore aujourd’hui parmi les openings préférés des Français. Parmi ses plus grandes réussites, on retrouve également ses interprétations des génériques de Dragon Ball Z (Le secret des 7 boules de cristal), de Ferdy, la petite fourmi, ses contributions sur la chanson Tournicoti Tournicoton du disque du Manège Enchanté, etc.
Côté vie privée, l’artiste fut mariée au compositeur Gérard Salesses. Suite à leur séparation, elle se détourna du monde artistique pour l’industrie pharmaceutique même si elle gardait toujours en elle son goût pour la musique. Très discrète sur sa vie, il faudra attendre 2019 avec le livre La belle histoire des génériques télé écrit par Olivier Fallaix et Rui Pascoal pour découvrir de nouvelles facettes de la chanteuse qui s’est plus confiée.
Une grande douceur couplée à une vie placée sous le signe du secret, une ressemblance amusante avec la célèbre héroïne blonde dont elle a interprété le générique !