Dans l’équipe du Mag’ison, un constat nous attriste dans le monde du manga tel qu’il est actuellement. Si les mangas japonais sont surreprésentés et beaucoup médiatisés, les mangas issus du continent africain restent bien souvent dans l’ombre et ses auteurs peinent à se faire connaître au-delà des frontières. Et pour cause, il existe encore trop peu de point de vente ce qui constitue un réel frein là-bas au développement du 9ème art et par conséquent des mangakas. Pourtant, les auteurs africains sont créatifs et talentueux et leurs histoires n’ont rien à envier à celles des mangas les plus populaires ! En surfant sur le net à la recherche d’un génie du dessin africain, nous avons fait la découverte de Martini Ngola, un mangaka camerounais dont le talent nous a époustouflés !
Né dans l’ouest du Cameroun, Martini Ngola est peintre de formation. Sa passion du dessin le pousse à se lancer en autodidacte dans le monde du manga en 2016 où il publie Heelasteen en collaboration avec Huge dans le magazine Blacktreck et qui sortira ensuite en format numérique sur Amadiora, une plateforme de bandes dessinées africaines. Mais c’est grâce à ses talents d’auteur et de dessinateur parfaitement représentés dans son œuvre Ivu-man sorti en 2017que notre journal à découvert son travail. Voici un aperçu de cette histoire…
Vandelin Ngwa va voir sa vie basculer le jour où il est envoyé dans la prison de Nkondengui après avoir été accusé d’avoir enlevé et kidnappé deux rois de son pays. Le problème, c’est qu’il n’a aucune idée d’où proviennent ces accusations et n’a aucun souvenir de ce prétendu incident. Ce qu’il ignore, c’est qu’il possède en lui un immense pouvoir et a le passé d’un redoutable combattant. Il découvre ensuite que le « Roi » a mis sa tête à prix et nulle barrière ne saurait stopper la horde de chasseurs aux trousses de notre héros. En pleine cavale, il va devoir lever le voile sur les mystères qui l’entourent afin de maîtriser ses pouvoirs…
Ce qui nous a immédiatement frappés dans cette œuvre, c’est sa qualité graphique exceptionnelle, comme vous pouvez le voir sur l’illustration plus haut. La texture de la peau, les ombres, la forme des muscles et les veines sont d’un réalisme inégalé et confèrent aux personnages un côté organique et vivant. Les planches fourmillent de détails et ce même sur des éléments souvent négligés dans beaucoup de mangas comme les chaussures ou les bijoux pour ne citer qu’eux. Martini Ngola apporte également un soin tout particulier aux visages de ses personnages qui sont très expressifs. Quand un protagoniste est à bout, sa fureur est contagieuse et nous ne pouvons passer à côté de leurs corps qui se crispent et des multiples rides qui déforment leurs visages. Quand le héros décoche un coup, on ressent la violence de l’attaque et on ne peut qu’imaginer la souffrance de ses ennemis à leurs figures rouges de douleur. Le découpage est nerveux et dynamique, on ne s’ennuie pas un instant et les pages s’enchaînent avec fluidité. En outre, bien que nous n’ayons eu qu’un bref aperçu de l’histoire, elle promet déjà une quête passionnante avec de nombreux mystères qu’on a hâte de découvrir et de résoudre.
À travers ce manga du Camerounais Martini Ngola, le message que nous voudrions faire passer est qu’il existe de nombreux artistes talentueux partout dans le monde et que tous les passionnés peuvent devenir mangakas, peu importe leurs origines.
2 Commentaires
Un post encourageant face au géants des mangas Japonais! Cela ne fait que commencer, le manga se démocratise à travers le monde, en France on trouve déjà beaucoup d’auteurs mais ça paraît perdu d’avance de défier les créations les plus grandes, petit à petit en faisant sa place et en trouvant son style à travers sa passion, on peut obtenir un rendu dont la valeur est inégalable. On oublie trop souvent que beaucoup d’histoires sont oubliées, baclées, ou sont prématurément terminées à cause des exigeances d’édition.
Salut, je suis vraiment enchanté de lire cette belle critique sur mon travail, ça ne peur que me pousser de l’avant!😊