One Piece Toiei Animnation déteste Sanji
Toei Animation - Eiichirō Oda

One Piece : Toei Animation déteste Sanji ?

 Sanji. Prince du style, chevalier du feu, roi des fourneaux et, pour des millions de fans à travers le monde, l’un des personnages les plus emblématiques de One Piece. Pourtant, depuis la diffusion des derniers épisodes de l’arc « Egghead » les 5 et 6 avril 2025, un vieux débat semble renaître de ses cendres : Toei Animation aurait-elle une dent contre le cuistot de l’équipage du Chapeau de paille ?

 La flamme de la discorde s’est ravivée à l’occasion de la reprise de l’anime avec les épisodes 1123 et 1124. Attendus avec ferveur, ces épisodes ont pourtant laissé un goût amer chez de nombreux fans, notamment ceux de Sanji, qui pointent du doigt plusieurs décisions de mise en scène problématiques. Parmi elles, l’absence remarquée de Sanji dans une scène cruciale : l’adaptation d’une double page iconique du manga où les héros se tiennent autour de Vegapunk York vaincu. Dans l’anime, Sanji est… tout simplement effacé. L’argument selon lequel sa silhouette était minuscule dans le manga ne convainc pas les plus fervents défenseurs du personnage, d’autant qu’un vide évident remplace sa présence dans l’image animée.

 Mais ce n’est pas tout. L’épisode ajoute également une scène dans laquelle Sanji flirte avec Jewelry Bonney. Problème : bien que sous sa forme adulte, Bonney est en réalité une enfant de 12 ans. Eiichiro Oda, créateur du manga, avait justement pris soin d’éviter ce genre de situation ambiguë. Dans l’anime, Sanji semble dépassé par son propre running gag de lover maladroit, au point d’être tourné en ridicule. Le coup de grâce ? Une scène modifiée dans laquelle Nami sauve Sanji des griffes de S-Shark. Dans le manga, c’est pourtant Sanji qui joue les sauveurs. À force d’accumulation, ce genre de modifications donne l’impression que l’anime diminue volontairement la force, l’intelligence et même la dignité de Sanji — tandis que Zoro, lui, reçoit des ajouts qui renforcent sa badassitude.

 Sur les réseaux sociaux, les hashtags et les débats ont explosé. Certains crient à la dévalorisation volontaire du personnage, d’autres vont jusqu’à parler de « sabotage ». Pour beaucoup, il devient difficile d’ignorer ce sentiment diffus que Sanji est devenu la cible de choix de modifications scénaristiques malheureuses. Henry Thurlow, réalisateur d’épisodes sur la série, a tenté d’éteindre l’incendie. Il explique que les réalisateurs sont souvent contraints d’étirer quelques pages de manga sur plusieurs minutes d’animation, et que chacun choisit sa méthode : plans fixes, ajouts, ou réinterprétations. « Sanji a eu d’incroyables ajouts pendant Onigashima, » rappelle-t-il. « Zoro contre King n’a pas eu autant d’amour. » Mais cette déclaration n’a pas suffi à calmer les esprits. Pour beaucoup, le mal est fait. Megumi Ishitani, autre réalisatrice appréciée des fans, a même été injustement attaquée par certains internautes, bien qu’elle n’ait eu aucun lien avec les épisodes incriminés. La polémique autour de Sanji dépasse désormais la simple déception d’un traitement scénaristique. Elle interroge sur la manière dont les studios adaptent des œuvres cultes et sur les responsabilités créatives qu’ils endossent.

Le cas Sanji révèle un malaise plus large. Dans une série aussi longue et populaire que One Piece, chaque décision est scrutée à la loupe. Sanji, personnage complexe à la fois comique, tragique, loyal et flamboyant, est souvent utilisé comme ressort humoristique. Mais lorsqu’il devient caricature de lui-même, la frontière entre fidélité et trahison devient mince. Et si le problème n’était pas que Toei « déteste » Sanji, mais qu’elle ne sait pas comment le traiter avec nuance dans un format animé ? Entre contraintes de temps, besoin de dynamiser des scènes et volonté de séduire tous les publics, le cuisinier au cœur tendre semble parfois sacrifié sur l’autel du rythme.

 Dans tous les cas, la saga One Piece est loin d’être terminée, et avec elle, le débat sur le sort de Sanji. Les fans, eux, continueront sans doute à défendre bec et ongles celui qu’ils considèrent comme le cœur battant de l’équipage. Peut-être est-ce là la preuve ultime de son importance : même maltraité, Sanji reste au centre des conversations. Diable Jambe !

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