Ah, Princesse Mononoké. Sorti en 1997, ce chef-d’œuvre signé Hayao Miyazaki nous transporte dans un Japon médiéval où les créatures mythologiques, les dieux-animaux, et la technologie humaine s’affrontent pour contrôler la nature. Mais à bien y réfléchir, ce n’était pas juste un film. C’était une prophétie ! Comme une lettre d’avertissement envoyée par l’esprit de la forêt lui-même. Si seulement plus de gens avaient pris des notes…
Quand Miyazaki a créé Princesse Mononoké, il n’a pas choisi de nous donner des méchants à détester et des héros à adorer. Non, il nous a offert des personnages complexes : Dame Eboshi, la leader progressiste qui exploite la forêt tout en offrant un refuge aux plus faibles, et San, élevée par les loups et prête à tout pour défendre sa terre. Ici, la nature et l’humanité se battent, non pas par malveillance, mais parce qu’elles ont des visions incompatibles de ce que devrait être l’avenir. Aujourd’hui, en 2024, entre les incendies en Amazonie, la fonte des glaces et les conflits pour l’eau, le message n’a jamais résonné aussi fort.
Dans l’univers de Miyazaki, la forêt n’est pas qu’un décor : elle a ses propres esprits, comme les mystérieux Kodama, et des dieux imposants, tel le Shishigami, mi-cerf mi-ombre divine, qui donne la vie et la reprend d’un simple souffle. Et là, notre réalisateur préféré nous glisse subtilement un message : la nature est vivante et souveraine. Elle nous ignore souvent, nous les humains, mais attention quand elle se réveille ! Un peu comme une vieille dame qui s’énerve quand ses voisins font trop de bruit, sauf qu’ici, ça finit en typhons, en sécheresses ou en tremblements de terre ! Regardons les événements récents : la Californie dévorée par les flammes, l’Amazonie transformée en cendres, les ouragans qui s’abattentt sur les côtes… Tout ça nous rappelle que Dame Nature peut se montrer magnifique, mais aussi terrifiante. Les Kodama qui disparaissent dans le film ? Ils sont un peu comme nos abeilles et nos orangs-outans que l’on regarde s’éteindre, sauf que nous, nous ne portons pas de masque de loup pour leur rendre justice.
Avec Princesse Mononoké, Miyazaki ne dit pas que la technologie est un monstre à abattre, il nous explique simplement de ralentir la cadence. Dame Eboshi veut faire prospérer son peuple, mais à quel prix ? Elle rase la forêt pour construire son empire, pensant que la fin justifie les moyens. Dans notre monde, on retrouve cette logique avec les forages illégaux, l’exploitation de l’huile de palme, et les déforestations massives. Sauf que, comme Eboshi, on se retrouve parfois confrontés à des conséquences qu’on n’avait pas anticipées, ou qu’on espérait pouvoir ignorer. Le combat entre San et Eboshi représente notre lutte pour un équilibre fragile entre écologie et développement. Au fond, le film nous rappelle que, nous aussi, on marche sur une ligne de crête, et qu’un pas de trop pourrait bien réveiller notre propre Shishigami. Et si, comme Ashitaka, nous apprenions à voir ce monde « avec des yeux désencombrés » ? Peut-être qu’alors, nous éviterions de recréer notre propre Tatara en détruisant ce qui nous reste de nature. Cependant, l’unicité de Princesse Mononoké réside également dans son refus de simplifier la réalité. Au lieu d’un happy ending avec des câlins et des arcs-en-ciel, Miyazaki nous laisse avec une conclusion inconfortable mais vraie : l’humanité et la nature sont en perpétuelle négociation. Et si on veut que ça marche, il va falloir se montrer plus malin et plus humble.
Alors, la prochaine fois que vous verrez un arbre, pensez aux Kodama et réfléchissez-y à deux fois ! Et souvenez-vous du défi que nous lance Miyazaki : être à la hauteur de notre planète, et respecter la nature autant qu’elle nous tolère !