Rencontre avec Victor Dermo, le mangaka proche d’Orelsan !
Crédits : Victor Dermo

Rencontre avec Victor Dermo, le mangaka proche d’Orelsan !

C’est dans la ville de Caen en Normandie que vit Victor Dermo, un jeune mangaka talentueux de 28 ans et auteur de Diamond Little Boy, le premier street manga jamais paru ! Après la sortie de son premier tome en 2018, il sort le 4 octobre 2021 son deuxième intitulé Il était une fois à Caen. Entretien exclusif entre le Mag’ison et cet auteur au style unique !

Mag’ison : Bonjour Victor, merci d’être présent aujourd’hui pour répondre à nos questions ! Tout d’abord, pourriez-vous nous décrire votre manga Diamond Little Boy ?

Victor : Salut l’équipe du Mag’ison, c’est avec plaisir ! Alors DLB c’est un récit semi-autobioraphique qui raconte mon histoire de mes 14 ans à mes 21 ans. Durant ces années, je suis passé par des phases compliquées comme la délinquance. C’est un peu un pont entre le monde du manga et celui du hip-hop.

Mag’ison : D’ailleurs, vous décrivez DLB comme un street manga. Comment définiriez-vous ce genre ?

Victor : En fait, il faut voir cet art qu’est le hip-hop comme un grand arbre avec pleins de branches. L’une d’elles c’est le rap, une autre le graffiti, le skateboard, etc. Et le street manga fait aussi partie de ces branches ; c’est un art à part entière du hip-hop. Pour moi, ça consiste à raconter une histoire avec nos codes à nous, ceux de la rue.

Mag’ison : Pourquoi avez-vous choisi le format manga pour raconter votre histoire ?

Victor : J’ai toujours été fan de mangas et j’ai toujours aimé dessiner. Et puis, je n’avais jamais vu de manga ou le héros était un Noir des quartiers alors c’était une évidence pour moi. Surtout que notre culture aussi est intéressante à raconter.

Mag’ison : Qu’est-ce que cela vous procure de replonger à cette époque quand vous écrivez ?

Victor : Ce n’est pas facile car j’ai connu des moments difficiles mais mettre ça sur papier, ça a un côté thérapeutique. Et je pense qu’un bon artiste doit pouvoir ramener des choses avec la souffrance. Pour écrire des choses tristes qui touchent le lecteur, il faut vraiment les avoir vécues.

Mag’ison : Le métier de mangaka, c’est comment ?

Victor : C’est dur. Très dur ! Pour vous faire une idée, le tome 2 m’a pris 1500 heures de travail rien que pour le dessin ! C’est comme si on te demandait de faire ton meilleur dessin et qu’après tu le multipliais par 6 ou 7, comme c’est le nombre de cases sur une page, puis qu’ensuite tu le multipliais par 200. C’est dur, il faut avoir du cardio ! Je trouve que c’est le plus abouti des arts visuels car ce n’est pas parce que tu sais bien dessiner que ton manga va être bien. Il faut être à la fois storyboardeur, scénariste, savoir faire des plans de cinéma… C’est un art complet ! Mais ce n’est que du bonheur !

Mag’ison : Dans la dernière tournée d’Orelsan, on aperçoit dans un décor du concert la couverture de DLB. À quel niveau Orelsan vous aide-t-il pour votre manga ?

Victor : Déjà il n’est pas le seul, il ne faut pas oublier que « Orelsan » c’est une équipe ! Il y a bien sûr Orel, Ablaye, Skread et bien d’autres. J’ai rencontré leur groupe il y a 6 ans et quand je leur ai parlé de mon projet de manga, ils m’ont tout de suite soutenu. Surtout qu’Orel est un gros fan de mangas. Ils m’ont donné des conseils précieux sur comment gérer ma carrière, ils me conseillent souvent, m’apportent leur expérience… Orel n’hésite pas aussi à me soutenir comme à son dernier Planète Rap sur Skyrock où il m’a invité pour que je parle de DLB devant beaucoup d’auditeurs à la radio. C’est un grand honneur. Pour moi, Orel c’est la dernière rockstar en France ! Côtoyer un groupe qui arrive à remplir le Bercy 5 jours d’affilée, ça te met la pression mais en même temps ça te pousse à donner le meilleur de toi-même pour être à la hauteur !

Mag’ison : Merci pour ces réponses passionnantes, Victor ! Rendez-vous sur diamondlittleboy.net pour commander le plus street des mangas !

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