Fruits Basket, Embrasse-moi Lucile, Lady Oscar… Tant de séries nous viennent en tête quand on évoque les shōjos. Ce genre est tellement célèbre et représenté au Japon qu’il a souvent tendance à faire de l’ombre aux œuvres du même style dans d’autres pays. Pourtant, il existe de véritables perles dont il serait dommage de se priver ! The One imaginé par l’auteure taïwanaise Nicky Lee est l’un de ces mangas méconnus en occident mais jouissant d’une grande popularité dans le monde asiatique et que le Mag’ison tient à vous faire découvrir…
D’abord, The One est un Josei, c’est-à-dire une œuvre qui aborde des thèmes romantiques et qui est plus destinée à un lectorat féminin et adulte. L’histoire parle de Cane Lele, une orpheline de 17 ans qui vit chez sa grand-mère. Ses parents étaient des mannequins célèbres victimes d’un accident d’avion. Depuis leur disparition, Lele déteste le monde de la mode qu’elle juge superficiel et inutile. Sa tante qui est elle-même une agent de mode fait tout pour que sa nièce suive une carrière de mannequin comme sa mère, mais l’héroïne refuse de faire partie de ce monde. Puis, tout change quand elle tombe sur une affiche d’Angus Lanson, un modèle américain très populaire. C’est alors une véritable révélation pour Lele qui décide de faire de la mode sa vie afin de séduire le beau mannequin…
Il est important de noter que la romance principale du manga est présentée sous une forme réaliste. Il n’est pas question ici de passer 130 tomes à tourner autour du sujet pour qu’au final aucun personnage n’avoue ses sentiments, comme par exemple dans Hajime No Ippo, ou d’avoir à faire à des héros incapables de comprendre les signaux de l’autre personnage. Rapidement, Lele déclare ses sentiments et… se fait rejeter violemment. Chaque histoire d’amour présentée dans l’œuvre, qu’elle soit entre des personnages principaux ou des personnages secondaires, est différente — de la plus passionnée à la plus pure en passant par la plus complexe.
De plus, The One sort des sentiers battus en déroulant son histoire dans un milieu souvent peu exploité par ses confrères, celui du mannequinat. Le manga à un côté informatif intéressant en présentant entre autres les coulisses d’un défilé ou l’importance de la communication. Tout comme l’héroïne, nous découvrons ce monde et nous nous identifions facilement à elle. D’ailleurs, Lele est une fille pétillante et dont les gaffes fréquentes ne manquent pas de causer des scènes hilarantes.
Cependant ne vous détendez pas trop vite car Nicky Lee ne manque pas de rappeler à notre héroïne que dans « show business », il y a « business » et elle n’hésite pas à en faire un portrait des plus sombres ! Une fois l’euphorie des débuts passée, Lele découvre que le milieu de la mode est un univers impitoyable où tous les coups sont permis pour atteindre le sommet. Manipulation, chantage, violence morale, stress, Lele découvre les côtés les plus sombres du monde de la mode et le ton dramatique s’impose assez tôt dans l’histoire. De plus, l’auteure n’hésite pas à aborder des sujets délicats comme l’homosexualité ou la bisexualité, des thèmes encore très tabous durant les années de publications du manga entre 2005 et 2014, qui permettent de découvrir de nombreux personnages différents.
Un manga taïwanais dans lequel romance, humour et drame sont maniés avec équilibre et qui ravira les amateurs de shōjos souhaitant lire une histoire plus mature.