Tpiu, la reine de la réincarnation avec Les Héritiers d'Agïone
Aude Boyer

Tpiu, la reine de la réincarnation avec Les Héritiers d’Agïone

Tpiu, la reine de la réincarnation avec Les Héritiers d’Agïone

“Si Luffy veut devenir le roi des pirates, alors je deviendrai la première mangaka française à être éditée au Japon !” C’est avec ce rêve solidement ancré au plus profond d’elle que Sophie Colin, alias Tpiu, s’est lancée dans le manga. Plus qu’un rêve, nous pourrions parler de projet, car c’est depuis son enfance que la jeune femme de 29 ans s’exerce en autodidacte à peaufiner son style. Amoureuse de Luffy à son adolescence, ses inspirations et références ont peu à peu évolué, passant progressivement des nekketsu à un style plus sombre. En mai 2024, elle sort son manga Les Héritiers d’Agïone aux éditions Kana et a fait au Mag’ison le plaisir de partager quelques-uns de ses secrets.

Mag’ison : Bonjour Tpiu, comment ça va ? Merci d’être présente avec nous ! D’abord, nous sommes curieux : pourquoi avoir choisi “Tpiu” comme nom d’artiste ?

Tpiu : Salut ! Ça va super, merci ! En fait, à la base, c’est drôle car ça vient d’une erreur. Plus jeune, j’ai découvert une trilogie de Pierre Bottero qui s’appelle Le Pacte des Marchombres. J’étais totalement fan de son héroïne qui s’appelle Ellana Caldin et que tout le monde surnomme Ipiutiminelle. Je me suis mise à signer mes créations avec ce nom, mais j’ai remarqué que les gens le lisaient souvent en rajoutant un “t” au début. Alors je me suis dit, pourquoi ne pas plutôt signer “Tpiu” ? Depuis, c’est resté !

Mag’ison : En effet, ça sonne bien ! Quels sont les mangas ou auteurs qui t’ont le plus inspirée depuis le début de ta carrière ?

Tpiu : Il y a forcément L’Atelier des sorciers de Kamome Shirahama ou alors Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa qui restera toujours un chef-d’œuvre pour moi. Aujourd’hui, je m’inspire davantage de romans comme ceux de Brandon Sanderson et Miya Kazuki.

Mag’ison : Gloire à FMA ! À quel âge as-tu commencé à dessiner sérieusement ?

Tpiu : J’ai commencé à dessiner mes premières “vraies” planches avec tout l’encrage, etc. à 16 ans. Je dessinais énormément. Même quand j’allais à la plage avec ma famille, j’étais du genre à dessiner tout le long sinon je m’ennuyais. Mon premier one-shot date de mes 14 ans. À l’époque, je m’inspirais de Soul Eater et de pas mal d’autres œuvres de fantasy.

Mag’ison : Félicitations pour la sortie de ton manga Les Héritiers d’Agïone ! Peux-tu nous le présenter en quelques mots ?

Tpiu : Merci beaucoup ! Eh bien, c’est de la fantasy médiévale qui se déroule dans un royaume où les gens meurent deux fois. Sauf que la princesse Adalise est une exception à cette règle et à cause de cela, tout le monde la craint ! Elle est surnommée « La Princesse Cadavre » et elle va tout faire pour retrouver sa mère disparue et comprendre le mystère qui entoure sa morte-naissance.

Mag’ison : Très mystérieux ! Comment as-tu développé l’héroïne et comment t’est venue l’idée de l’histoire ?

Tpiu : Je trouve qu’il y a peu d’héroïnes intéressantes dans les shonen, alors je voulais vraiment faire une héroïne stylée ! Je me projette beaucoup en Adalise, j’essaie d’en faire une version améliorée de moi-même. J’aime les histoires de famille avec des complots et des conflits, c’est ce qui m’a donné envie de créer toute une famille complexe autour d’elle. Pour ce qui est du concept, je cherchais une idée qui n’avait jamais été faite et comme je n’avais jamais entendu parler de gens qui meurent deux fois, j’ai creusé ce thème. Parler de la mort amène à discuter de spiritualité, j’ai donc créé une religion autour de la déesse de la lune. J’ai noté tous les détails dans un carnet, de l’arbre généalogique aux cartes du royaume.

Mag’ison : Peux-tu nous parler du processus d’édition de ton manga par Kana ?

Tpiu : J’ai envoyé mon dossier à plusieurs éditeurs et Kana m’a répondu positivement. Après avoir attendu un an, nous avons signé. J’ai terminé le tome 1 il y a deux ans et je travaille actuellement sur le tome 3. Je dirais que les plus grands défis lors du processus créatif sont de maintenir la qualité des dessins avec un rythme difficile. En plus, j’adore me lancer des challenges, comme dans le tome 3 sur lequel je travaille en ce moment avec par exemple des doubles pages ou des nouvelles techniques.

Mag’ison : Quels conseils donnerais-tu aux jeunes auteurs qui souhaitent publier leur manga ?

Tpiu : Surtout, de ne pas se précipiter ! Participer à des concours et faire des one-shots est très formateur. Cela permet de tester de nouveaux univers et de s’améliorer. Il est aussi crucial d’apprendre à communiquer et à sortir de sa zone de confort !

Malgré sa publication en France, Tpiu n’abandonne pas son rêve d’un jour être publiée au pays du soleil levant, ce qui serait pour elle une consécration. Son travail étant déjà connu par les dirigeants de plateformes comme Jump+, cet objectif semble loin d’être une chimère ! Mais pour l’heure, la mangaka savoure l’accueil positif de son titre de la part de lecteurs qui sont nombreux à se reconnaître dans les héros réalistes qu’elle a créés et qui sont captivés par l’histoire. Le tome 2 de Les Héritiers d’Agïone sortira le 19 août 2024. Le Mag’ison lui souhaite tout le succès qu’elle mérite et attend avec impatience de découvrir la suite de son travail que vous pouvez retrouver sur son Instagram @tpiu_art.

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