Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, ou comme c’est-là qui conquit la voie lactée… Une erreur dans les paroles ? Pas du tout, il s’agit simplement d’un réajustement pour coïncider avec l’anime dont le Mag’ison va vous parler aujourd’hui : Ulysse 31. Beaucoup de personnes ont été bercées par les récits de la mythologie grecque, mais dans cette œuvre atypique, le plus célèbre des rois d’Ithaque mène ses aventures dans l’espace ! Par la grande galaxie, embarquez dans l’Odysseus pour un retour sur cette série d’animation mythique !
« Ulysse, le chemin de la Terre est effacé de ma mémoire », une phrase inoubliable que répétait inlassablement Shyrka, l’intelligence artificielle de l’Odysseus, le vaisseau des héros. Quelques mots qui rythmaient chaque début d’épisode d’Ulysse 31, l’anime franco-japonais créé en 1981 par le producteur et scénariste Jean Chalopin et l’autrice et scénariste Nina Wolmark, le tout réalisé sous la direction de Bernard Devriès. Librement inspiré de L’Odyssée d’Homère que l’on ne présente plus, ce récit se déroule au XXXIe siècle (d’où le titre). Au départ, nous suivons Ulysse, son fils Télémaque et leur petit robot Nono ayant quitté la base spatiale de Troie pour rentrer sur Terre. Malheureusement sur le chemin du retour, Télémaque se fait enlever par des moines aveugles adorateurs d’une créature dont vous avez sûrement déjà entendu parler, le Cyclope. Bien sûr, Ulysse part à sa rescousse et tue le Cyclope et ses sbires tout en sauvant au passage deux extraterrestres humanoïdes à la peau bleue, Thémis et son frère Noumaïos. Cependant, ces actes provoquent la colère de Zeus qui emmène Ulysse et son équipage dans l’Olympe tout en plongeant dans un sommeil éternel une grande partie des personnes du vaisseau. Pour ne rien arranger, l’ordinateur du vaisseau perd la mémoire du chemin de la Terre. Seuls rescapés, Ulysse, Télémaque, Nono et Thémis vont tout mettre en œuvre afin de retourner sur la planète bleue…
Avec sa longue chevelure et sa grosse barbe qui rappelle les plus anciens héros, Ulysse porte sur ses épaules une bonne partie du succès de la série. Leader charismatique, il est en plus d’être un fin tacticien un bretteur hors pair doublé d’un tireur d’élite avec un esprit toujours en éveil prêt à sortir des ruses qui n’ont rien à envier à celle du Cheval de Troie ! Pour l’accompagner, il peut compter sur son enfant le vaillant Télémaque ainsi que sur Thémis, redoutable psychokinésiste, sans oublier Nono le robot dont le côté comique fait souvent figure de rayon de soleil dans les aventures sombres que vivent la bande de protagonistes. Des péripéties où le thème du châtiment éternel est omniprésent et où l’ennemi semble insurmontable ! En effet, ici, Ulysse ne doit pas lutter contre de banals antagonistes mais bien contre les Dieux eux-mêmes ! La mise en scène des épisodes avec des musiques orchestrales sombres jouées au moment où les héros sont en mauvaise posture nous fait ressentir avec force le sentiment d’impuissance qui habite ces héros exilés dans l’espace. Néanmoins, leur désir de s’en sortir malgré tout force le respect et leur confère tous les attributs de héros épiques. Les amateurs des mythes grecs ne sont pas non plus en reste avec de nombreuses références arrangées façon « cosmos » telles que la présence des fameuses sirènes ou encore de la magicienne Circé.
Réalisé au début des années 80, à l’âge d’or de la mode des space opera lancée par des cadors tels que les licences Star Wars ou Albator, cet anime a réalisé un carton et marqué un tournant dans le monde des partenariats entre la France et le Japon. Main dans la main, les créatifs français associés aux animateurs nippons se sont sublimés pour un rendu final pour l’anime bien au-dessus des standards de l’époque.
Ulysse 31, l’anime qui montre que les vieilles légendes ont encore de beaux jours devant elles !