Photo : www.animeland.fr

Un amour aussi grand que ses jambes !

Une bourse d’étude miraculeuse qui tombe du ciel, la promesse d’une vie meilleure et seule une image en tête — l’ombre d’un homme démesurément grand. Peut-être l’aviez-vous déjà deviné, le Mag’ison retourne aujourd’hui sur les traces d’un anime adapté d’un chef d’œuvre de la littérature jeunesse, Papa-Longues-Jambes. Créé par le studio Nippon Animation, cette série d’animation de 40 épisodes fit les beaux jours de Fuji TV lors de sa première diffusion en 1990. Avant de rentrer plus en détails sur les caractéristiques de l’œuvre, il convient de résumer l’histoire.

Le récit se déroule aux États-Unis au début du 20ème siècle et nous suivons la vie de Judy Abbot, une jeune orpheline vivant au Foyer John Grier et qui maudit sa condition sociale. Un jour, cette vie qu’elle déteste tant va complètement changer quand un homme impressionné par les lettres qu’elle écrit décide de lui payer ses frais de scolarité et de l’inscrire dans le prestigieux pensionnat pour jeunes filles, Lincoln Memorial à Princeton dans le New Jersey. La seule contrepartie que demande ce généreux bienfaiteur du nom de John Smith est qu’elle lui écrive une lettre tous les mois afin de l’informer sur ses progrès dans les études et sur sa vie au pensionnat. Elle n’a également en aucun cas le droit de chercher à le connaître. L’héroïne accepte avec joie et surnomme désormais son bienfaiteur Papa-Longues-Jambes en référence à la seule image qu’elle a vu de lui — l’ombre élancée sur le mur de l’orphelinat d’un homme avec de grandes jambes.

Comme nous le disions plus tôt, l’anime Papa-Longues-Jambes est adapté du roman éponyme de Jean Webster alias Alice Jane Chandler Webster. Avec un père éditeur et Mark Twain comme oncle, l’illustre auteur des aventures de Tom Sawyer, on peut dire sans hésiter que l’auteure a baigné depuis sa plus tendre enfance dans un environnement propice au développement de ses talents d’écrivaine. Et justement, l’anime a su adapter son histoire à merveille.

L’arrivée de Judy dans le New Jersey va être l’occasion pour cette jeune femme jusque-là quasiment coupée du monde de s’ouvrir, se faire des amies, ou encore connaître ses premiers coups de foudre comme avec le footballeur Jimmy Mc Bride ou le riche héritier Jervis Pendleton. De plus, les passages où Judy rédige ses lettres sont très intéressants car ils sont toujours pleins d’humour grâce à son style d’écriture haut en couleur ! Judy est clairement une jeune femme engagée qui revendique avec vigueur son émancipation (elle aimerait pouvoir voter), et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. L’anime est aussi l’occasion de découvrir de nombreuses références littéraires et culturelles et d’en savoir plus sur le mode de vie des Américains au 20ème siècle.  

Enfin, l’intérêt de l‘anime tient aussi dans son héroïne Judy qui est loin du personnage lisse ou trop parfait de beaucoup d’autres séries. Parfois, elle se montre ingrate, comme la fois où elle a empêché une autre jeune fille d’obtenir une bourse alors que Papa-Longues-Jambes lui proposait de continuer à la prendre intégralement à charge. Elle est affectée par son passé et le fait qu’elle veut que personne ne connaisse ses origines l’oblige à beaucoup faire semblant, parfois les mensonges se mélangent et elle s’y perd. Elle n’est pas parfaite mais elle s’efforce d’améliorer sa conduite et garde un bon fond.

Une héroïne courageuse dont la seule présence mérite que vous jetiez un coup d’œil à la série.

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